Cela commence à devenir une habitude, presque un rituel sur mon blog dans lequel je m’autorise à chroniquer des romans. Mais pas n’importe lesquels. Je lis des romans dont les auteurs sont des professionnels de l’expérience client.

Jérôme Boissou en fait partie. J’ai eu le plaisir de l’interviewer lors de All4Customer Paris en avril et je le ferai à nouveau intervenir à Cannes lors de All4Customer Meetings sur le thème des émotions dans l’expérience (voir mon billet de programme). Il a également bien voulu répondre à mon interview sur le blog Sens du client en mai dernier.

Présentation du livre Comète par l’auteur

Le roman Comète suit les aventures de Clémence Kakutegi, une architecte basque, qui se rend à Portmeirion, une ville galloise construite à l’italienne, pour son doctorat. Elle y découvre des mystères cachés derrière les murs colorés et les rues pavées de la ville. Au fil de son séjour, elle rencontre des habitants locaux, explore des légendes et des secrets enfouis, et se retrouve fascinée par un hameau basque oublié, reconstruit après la 2ème guerre mondiale par un homme mystérieux.

« Un soir, Madeline me parle d’un pub, le « Old Mill », qui, dit-elle, est le meilleur endroit pour entendre les vraies histoires du coin. Pas celles qu’on raconte aux touristes, mais celles qu’on chuchote. Alors, je finis par m’y rendre, sans trop savoir ce que j’y cherche. Le pub est à l’abri sous de grands arbres, un peu reculé, un lieu qui respire le passé. Les Gallois qui sont là me jettent des regards curieux. J’enlève ma veste trempée de pluie et me glisse sur un tabouret. »

Plongez dans l’univers envoûtant de Comète, où les secrets d’un hameau basque perdu au Pays de Galles se dévoilent à travers les yeux d’une architecte passionnée, entre légendes et découvertes inattendues.

Les bonnes raisons de lire Comète de Jérôme Boissou

Parce que c’est une belle histoire. Une belle ou plutôt de belles histoires à travers le temps sur une période de plus de 70 ans. Des histoires bien racontées, à tel point que j’ai eu la sensation en le lisant de me trouver dans un album de Tintin (ce que j’apprécie). Une espèce de ligne claire dans l’écriture, un soin accordé aux descriptions, la clarté des personnages et de leur caractère, une progression dans l’intrigue et une forme de sympathie qu’on éprouve pour les différentes figures. De la France sous l’occupation nazie au Pays de Galles contemporain, la narration est claire et on se prend à suivre les aventures de la jeune Clémence en partageant son entrain (d’où la filiation avec Hergé et Tintin). L’introspection profonde ou douloureuse n’est pas de mise dans ce roman, on y trouve des histoires croisées dans le temps, à la manière de Paul Auster, avec des destins d’êtres humains, des coïncidences heureuses, de l’amour. Bien que le roman présente aussi une histoire tragique, on sent que l’auteur se bat pour la rendre heureuse. Il veut partager avec nous une belle histoire et il atteint son objectif.

Parce qu’il illustre la quête des émotions. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser au quotidien professionnel de l’auteur et à ses convictions sur les émotions dans l’expérience client. Les histoires qu’il raconte sont parfaitement cadrées, logiques : le personnage principal voyage, cherche puis trouve (comme si on observait un parcours client de haut). Les décors sont installés, connus, presque familiers pour le lecteur. On pourrait résumer l’intrigue en une phrase où tout s’enchaine logiquement. L’auteur répond à toutes nos questions et fait évoluer Clémence dans un parcours à la conclusion attendue. Ce qui est intéressant, c’est la suite de petites scènes qui révèlent une émotion forte et contenue, et font naître une forme de tension. La plupart des personnages décrits sont peu bavards, parfois secrets, pour ne pas dire bourrus (les Gallois et les Basques ne sont pas des Italiens ou des Marocains…), mais l’auteur s’attache à nous les faire aimer. On sent que l’auteur investigue et cherche lui-même les émotions, met ses personnages dans des situations où on ne peut pas être insensible. Ce qui est frappant, c’est qu’une des histoires connait un pic d’émotion extrêmement court et des personnages qui vont se remémorer cet épisode intense toute leur vie. Clémence, le personnage principal, sera la révélatrice, l’embellisseuse, la bâtisseuse de tous les parcours et va assumer les émotions de tous les personnages.

Les romans de professionnels

Le roman Comète s’inscrit dans une bibliothèque très particulière d’œuvres de fiction dont les auteurs sont des professionnels en activité, ou bien d’oeuvres de fiction qui traitent d’expérience client. Parmi elles, je pense à celles que j’ai chroniqué :

Cinq bonnes raisons d’écrire lorsqu’on est un professionnel de l’expérience client

Mes lectures de roman m’amènent à vous proposer cinq bonnes raisons pour un professionnel — en particulier dans l’expérience client — d’écrire des œuvres de fiction, ou d’écrire tout court.

  1. S’offrir une bulle de respiration. Première raison évidente que je ressens personnelement : l’écriture sous la forme d’un roman, d’un journal intime, de poésies ou d’un blog, est un espace de liberté, une parenthèse qui permet de s’extraire du quotidien professionnel. C’est un jardin secret où l’on cultive une énergie différente, une pause créative qui recharge et nourrit indirectement sa pratique. L’auteur de Comète écrivait à l’occasion de la sortie de son roman : « Depuis plus de dix ans, j’écris. Par passion, par besoin, par plaisir. Des récits, des fragments, des histoires… mais toujours restés dans l’ombre de mes carnets ou partagés avec quelques proches bienveillants. »

  2. Donner du sens par des histoires. La fiction permet de transmettre des idées complexes, des valeurs ou des convictions de manière incarnée. Un roman n’expose pas seulement des concepts, il les fait vivre à travers des personnages et des histoires, ce qui leur donne une force émotionnelle et durable. Dans sa publication LinkedIn, Jérôme Boissou déclare à ce propos : « Il ne s’agit pas d’un livre professionnel, mais d’une fiction pure, un roman qui m’habite depuis plusieurs années et dans lequel, malgré tout, je retrouve des échos de mon quotidien, de mes valeurs, de ce qui m’anime dans la vie comme dans mon métier.
 »
  3. Faire l’expérience de l’empathie extrême. Un roman permet d’explorer l’intimité des personnages, d’imaginer leurs pensées et voir avec leurs yeux. En se glissant dans leur peau, l’auteur vit des situations qu’il n’aurait peut-être jamais connues. Cette immersion renforce sa capacité à comprendre des points de vue différents, à capter les émotions, les doutes et les désirs des autres — une compétence précieuse pour qui veut mieux comprendre les clients et les humains en général. Dans l’interview qu’il m’a accordée, Jérôme Boissou répond à la question « qu’est-ce qu’avoir le sens du client ? » avec ces mots : « Pour une entreprise, avoir le sens du client signifie placer le client au cœur de toutes les décisions et actions et développer une empathie client exacerbée. »
  4. Muscler sa créativité. Écrire une fiction, c’est sortir du cadre professionnel habituel et explorer des mondes imaginaires. Cela permet d’élargir son champ de vision, de stimuler sa créativité et surtout de renforcer sa capacité à penser hors du cadre dans son métier.
  5. Partager et laisser une trace durable. Les faits, les chiffres, les conférences, les études, les livres blancs passent, mais les histoires restent. En écrivant de la fiction et en la rendant publique, un professionnel s’offre la possibilité de marquer les esprits, de nourrir l’imaginaire collectif et d’inspirer bien au-delà de son secteur. Ecrire et publier sa production, c’est prendre un risque considérable pour soi, mais aussi une immense satisfaction lorsqu’on partage et qu’on rencontre des lectrices et des lecteurs. « Je suis fier et excité de le partager avec vous, au-delà du cercle intime. » écrit l’auteur.

Il vous faudra 3 heures pour lire ce roman, soit moins longtemps qu’un trajet Limoges – Biarritz en voiture, la durée d’un aller Portmeirion – Cardiff, ou encore d’un aller Cardiff – Londres en bus.

Pour commander le roman Comète de Jérôme Boissou, suivez ce lien.

1176ème billet signé Thierry Spencer, conférencier, créateur du blog Sens du client, consultant et co-fondateur de KPAM Next, auteur du récent livre « Merci, petites et grandes histoires de l’expression de la gratitude » .

La 3è Dictée de la relation client organisée par Sens du client et Orthodidacte est dans moins de 50 jours. Pour les amoureux des mots et de la lange française, il est encore temps d’inscrire votre équipe pour ce challenge interentreprises qui se déroulera le vendredi 10 octobre à 12h00 en introduction de la Semaine de la relation client en fête de l’AFRC. Pour vous inscrire, suivez ce lien.

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