Le parcours professionnel d’Anne-Christelle est extrêmement riche, du conseil à la direction de l’expérience client chez Apicil entre autres. Dans les 12 derniers mois, elle a remporté pas moins de deux récompenses : un CX award et le titre d’Elu service client de l’année 2021. Elle est active dans les organisations représentatives de notre métier, comme en témoigne sa fonction de membre du conseil d’administration de l’AFRC. Elle a bien volontiers accepté de répondre à mon questionnaire du sens du client. Voici ses réponses très inspirantes et son anecdote qui est superbe !
Interview de la Directrice Clients & Opérations de HomeServe.
Qui êtes-vous ?
Je suis une marketeuse arrivée dans le monde de la relation client il y a 8 ans, domaine pour lequel j’ai eu un vrai coup de cœur. J’ai travaillé en entreprise et en cabinets de conseil, majoritairement dans les services. Depuis 2019, j’ai rejoint le comité exécutif de HomeServe France, en tant que Directeur Clients et Opérations.
Selon vous, pour une entreprise, qu’est-ce qu’ « avoir le sens du client » ?
Ce sens client c’est ce souci inconditionnel d’apporter une réponse ou une solution à son client, ce « kilomètre en plus » pour aller résoudre spécifiquement sa situation et ne pas accepter de se résoudre à passer à autre chose avant d’avoir tout essayé, même quand le process tendrait à indiquer que c’est « comme cela ».
Ce sens client implique donc une forme de résilience, beaucoup d’exigence et de constance, et bien sûr de la considération pour son client.
Plus le client sera positionné comme une priorité par le top management d’une entreprise, plus ce sens client pourra être fort au quotidien. Chez HomeServe France, nous avons avec Guillaume Huser un Président qui porte une véritable préoccupation du service bien fait pour nos clients.
Que pensez-vous de l’évolution de la relation client en France ?
J’identifie 3 raisons principales. D’abord la digitalisation croissante qui amène à revisiter ses parcours et de les mettre en cohérence les uns avec les autres. Également le niveau d’exigence du client : le client compare des expériences entre elles, quel que soit le secteur. Pourquoi l’expérience simple et efficace qu’il a vécu avec une marque ne pourrait-elle pas se produire dans tous les autres secteurs et même le secteur public ?
Enfin je pense qu’il y a peu à peu une véritable prise de conscience des dirigeants sur la valeur économique d’une relation client performante et différenciante.
Avez-vous une anecdote, un exemple de relation client remarquable ?
A Tokyo, mon conjoint et moi avions besoin d’aide pour la suite de notre voyage que n’avions pas eu le temps de préparer. A la conciergerie de notre hôtel, une assistante a pris en charge notre demande pour nous proposer un itinéraire complet avec des variantes, des visites, un choix d’hôtels avec de la disponibilité, un budget et même des trajets de train. Quel confort !
A la fin de notre séjour à Tokyo, nous avons vanté le sens du service de cette personne dans le questionnaire de satisfaction. Nous partons pour la suite de notre itinéraire, qu’elle nous avait préparé, et qui était parfait !
Un an après, je reçois une lettre de cet hôtel, qui m’explique que cette jeune femme a été promue manager de la conciergerie et que notre feedback avait contribué à cette nomination. L’hôtel souhaitait nous remercier. Trop souvent dans la relation client, on ne boucle pas la boucle et on ne revient pas vers les clients qui ont fait des feedbacks. Là, j’ai trouvé cela d’une élégance rare.
969ème billet et 168ème interview de Thierry Spencer, créateur du blog Sens du client et auteur du livre Avez-vous le Sens du client ? publié aux Editions KAWA.