
La pièce de théâtre "MONIQUE EST DEMANDEE CAISSE 12" est signée Raphaël Mezrahi et mise en scène par Philippe Sohier. Dans un spectacle musical qui mèle joyeusement la musique et les scènes de la vie d'un supermarché, Pierre Bellemare nous raconte l'histoire de Monique la caissière de chez Casino ; on s'y remémore les marques disparues (Treets, Belle des champs), on rit de la Foire au boudin présentée par Danièle Gilbert, du Directeur interprêté par l'auteur et de la cliente "interdite de Casino" Julie Bonbon qu'on nomme "la tateuse" pour sa mauvaise habitude de test des camemberts.
Comble de la dérision, les spectateurs repartent avec un véritable "filet garni" offert par les marques partenaires (Orangina, Candia -entre autres-, et Casino qui prouve ici qu'on peut être une enseigne de distribution, avoir de l'humour et faire preuve d'auto-dérision). Voir ici la bande-annonce et ici le programme (la pièce est jouée jusqu'au 14 juin).
Dans un registre moins drolatique, le film au très léger second degré Confessions d'une accro au shopping (adapté de la série de romans de l'auteur Sophie Kinsella) sorti il y a quelques jours, raconte l'histoire de Becky Bloomwood, une accro du shopping. Pour citer le pitch du site Allociné : "Passionnée de mode, elle est incapable de résister au plaisir d'acheter tout ce qui est branché, tendance, trendy...Obligée de trouver un job pour financer ses achats impulsifs, elle obtient un poste - ô ironie ! - dans un magazine financier. La voilà expliquant aux lecteurs comment gérer leur argent au quotidien, alors qu'elle passe son temps à dépenser le sien dans les boutiques !".
On retiendra une citation du personnage principal : "You know that thing when you see someone cute and he smiles and your heart kind of goes like warm butter sliding down hot toast? Well that's what it's like when I see a store. Only it's better."
Troisième oeuvre, un livre pour enfants "MON KDI N'EST PAS UN KDO" dont les illustrations sont signées Henri Galeron (qui me fait penser à l'excellent et regretté Roland Topor) et les textes Michel Besnier. Chaque petit texte nous décrit une scène d'un supermarché sous forme d'un poème, avec une plume curieuse et pleine d'humour. Pour citer l'auteur dans la
présentation du livre : "Le supermarché est un univers ô combien artificiel, mais un univers que je fréquente, que les enfants fréquentent. (...) Ils se comportent en consommateurs, mais aussi en rêveurs qui détournent les choses de leur fonction."
La sortie de ces trois oeuvres caricaturales mettant en scène des consommateurs me fait dire que le regard que nous portons sur notre statut de consommateur est de plus en plus mature. Dans l'un on met en scène le lieu de vente, dans l'autre on caricature la consommatrice et dans le dernier on s'amuse de la consommation dans les grandes surfaces en la démystifiant (et qui plus est sous la forme poétique, ce qui n'est pas courant).
Si comme le prétend l'écrivain et sociologue Antoine Spire "La consommation est devenue la morale de notre monde.", on peut constater que ces trois exemples d'oeuvre nous font porter un regard différent sur celle-ci et nous obligent à nous interroger sur son sens.
Ajoutons-y le blog et le livre de la caissière (lire mon billet et l'interview de la célèbre Anna Sam), la bande dessinée de la vendeuse (un autre billet de mon blog) pour parfaire un nouveau tableau de notre société de consommation en France dans lequel les clients peuvent partager des visions leur offrant un petit peu plus de recul sur leur comportement (lire mon billet sur les tendances 2009). Je pense qu'on trouve toujours dans les oeuvres artistiques un signe précurseur d'une tendance qui peut prendre de l'ampleur dans les années qui suivent.
Aux enseignes et aux marques de comprendre ce signal et saisir cette opportunité pour être plus proches, plus matures et vraiment sincères dans leur relation au client.
Publié par Thierry Spencer - Le blog Sensduclient.com
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire