
Philippe Starck en designer, Jean-Baptiste Mondino pour la photo officielle (ci-dessus avec Starck et Alexandre Allard), Jude Law, Romain Duris, Keziah Jones parmi les 1200 invités : le casting de rêve.
Le nouveau propriétaire du Royal Monceau, palace parisien, a lancé le chantier de rénovation le 26 juin dernier au cours d'une "demolition party" (rien que le nom m'amuse). Les invités étaient invités à détruire littéralement l'hôtel avec marteau, casque, lunettes, bottes et flûte de champagne à la main. Dans les suites et chambres au cours de cette fête très spéciale, les concerts et happenings se succédèrent pour faire de ce lancement un événement de relations publiques dont l'écho fut énorme.
Pour le côté trash, la depêche AFP relate deux départs de feux, une valise et des verres jetés sur la foule dans la cour. So hype !
On peut lire dans l'événement un signe de décadence, une fête de riches cyniques déconnectés de la réalité, symbole d'un siècle qui commence sous le signe de l'argent fou et du luxe insolent. Mais là n'est pas mon propos.
Ce qui m'a frappé, c'est que le nouvel actionnaire du Royal Monceau, Alexande Allard, est le fondateur de Consodata, devenu Axciom depuis le rachat par Telecom Italia pour 500 millions d'euros. Lorsque je découvre ses interviews, j'entends l'homme de marketing qui parle de ses clients futurs et qui offre une vision à sa nouvelle entreprise. Lisez plutôt (extrait de l'article de l'Hotellerie Restauration) : en bon marketer, il qualifie la cible du palace qui ouvrira en 2009 de "Casual VIP" et de "milliardaires en basket".
Il ajoute : "Ces entrepreneurs ont entre 35 et 50 ans, une famille, des enfants. Ils aiment s'amuser, ne s'en cachent pas, mais refusent les contraintes d'un hôtel obsolète et développent par ailleurs une profonde responsabilité pour l'environnement. Ils aspirent à une vie différente. Ils vont fracturer les codes. Le monde hôtelier n'a rien prévu pour ces personnes."
Son projet va donc s'articuler autour de cette vision claire : hôtel-lieu d'expositions, de concerts, de soirées privées avec suites insonorisées équipées en studio d'enregistrement, etc...
C'est bien ce que l'on nomme "l'insight marketing": une vision précise et humaine du comportement de ses clients pour guider la création d'un produit ou d'un service. Une démarche qui peut conduire à casser les codes d'un marché et faire preuve de créativité.
Certes, l'exemple pris ici est dans le domaine du luxe, un secteur offrant plus que n'importe quel autre aujourd'hui des perspectives de croissance, et attire de ce fait les investissements et permet les projets les plus fous.
Mais tout projet marketing -aussi petit soit-il- guidé par une vision du client, par le "sens du client" (qui s'entend ici dans l'acception de la recherche marketing en amont), est promis à une réussite assurée.
J'aime beaucoup ces images symboliques de destruction et ces discours enflammés qui doivent nous faire penser en tant que marketer que notre métier est un éternel recommencement.
1 commentaire:
J'espère que de nombreux responsables marketing lisent cet article car je trouve l'idée de cet hotel géniale.
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