23 février 2006

Amazon.com a-t'il perdu le sens du client ?

Mon bon vieux site amazon.com !
Amazon, dont j'ai rebattu les oreilles de mes collègues, clients, présidents, étudiants pendant des années a perdu un peu de terrain dans la relation qu'il entretient avec moi. J'ai rempli mon profil complet, fait part de mes préférences, répondu aux questionnaires de satisfaction, enrichi ma liste de souhaits depuis plus de cinq années et me voilà aujourd'hui un peu déçu. Dans mon petit coin secret (en haut à droite de la home page qui s'intitule GOLD BOX), je trouve dix offres spéciales qui me sont réservées pendant une heure et pas plus.
Ce soir, la première offre est une montre (avec une pub pour du vin), la deuxième est un livre de Charles Stross (?), la troisième une boite de vitamines, la 4ème un livre de Richard Morgan (?), la cinquième un livre sur les écrivains, la sixième un livre de C. Stross à nouveau, la septième un ballon de football agréé FIFA à 43 dollars, la huitième un roman Star Wars (j'adore Star Wars mais je déteste toute la littérature qui en est dérivée), la 9ème un livre de recettes pour écrire un livre et enfin à nouveau un livre sur le même sujet.
Est-ce mon intérêt qui s'est émoussé du fait de la banalisation des offres personnalisées ? Est-ce mon niveau d'exigence qui a augmenté ? Est-ce ma lassitude naturelle pour une innovation qui date de plus de cinq ans ? Mais enfin, je n'ai jamais désiré une montre de plongée, un ballon de foot et une boite de vitamines !
J'ai l'impression qu'Amazon est sur la voie du mass marketing. Pure-player-leader-mondial, Amazon doit maintenant me vendre des produits rentables et dont la pertinence est tirée par les cheveux... Je préférais l'époque ou ma Gold Box était gérée par un ordinateur nourri de formules mathématiques complexes et ou mes idées venaient du filtrage collaboratif. Aujourd'hui, il y a un chef de produit Gold Box qui donne des ordres à mon ami l'ordinateur et lui inculque des règles commerciales standard. "Monsieur Spencer a acheté pour plus de 100 dollars dans les 2 derniers mois = on lui propose le ballon de foot à 40 dollars".
La question que je me pose est : la relation client est-elle compatible avec le mass marketing ? L'extension de l'offre (Amazon.com vend des jouets, des médicaments, de la nourriture, des chaussures et des pneus) n'est-elle pas paradoxalement restrictive pour mes passions et mes aspirations ? Une telle gamme pousse à proposer à tout le monde la même chose par défaut (ce que dicte le profit mais pas la relation client), à la manière de la Redoute qui asile dans ses colis les mêmes offres pour tous !
Amazon.com aurait-il perdu le sens du client pendant sa croissance ?

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