Je ne me souviens pas être allé au théâtre à Paris sans avoir pesté contre les déplorables conditions réservées au public, enfin je veux dire aux clients. Je devrais bien choisir mes mots car généralement il est de bon ton de ne pas critiquer le spectacle vivant et la culture en France, et encore moins d’y adjoindre des notions de marketing.
Cela me démangeait d’écrire sur ce sujet ici, dans mon blog, et illustrer mon propos avec une jolie photo très explicite (prise avec mon téléphone). L’occasion m’est offerte par un article paru dans le journal Le Monde du 17 mai dernier (cf lien plus bas).
Quand je pense au prix que j’ai payé pour être assis dans de telles conditions (sans pouvoir étendre ses jambes), avec une chaleur suffocante, et qui plus est accompagné à mon siège par une ouvreuse blasée et mal aimable. Je suis certain que vous voyez ce que je veux dire car vous avez fatalement vécu cette situation, n’est-ce pas ?
Je n’ose même pas ajouter le fait que vos voisins vont vous gêner soit par leur taille (car il y a peu de théâtres en amphithéâtre à Paris) soit par leurs réflexions (car il y a beaucoup de gens sourds dans les théâtres).
Prenons par exemple au hasard les meilleures ventes ce soir sur un site de vente de billets : le prix du billet pour la première pièce est à 44,50 euros, la deuxième à 56,50 et la troisième à 38,50.
Je sais que j’exagère car je prends pour exemple la catégorie des vieux théâtres parisiens…
Mais ne trouvez-vous pas étonnant qu’il existe un rapport qualité prix si médiocre de si grande notoriété ?
Notons que dans les quarante dernières années à Paris le nombre de salles a été multiplié par deux, atteignant 130 salles avec une moyenne de 300 spectacles par semaine (chiffres issus de l’article du Monde). Cet article relève que l’offre de places augmente mécaniquement avec un volume de 35000, frolant d’après la journaliste « l’implosion ».
A l’heure ou les musées voient leur fréquentation augmenter grâce à des investissements destinés à améliorer la qualité de l’accueil, le « marché » du théâtre parisien ne croit que grâce à un effet de distribution numérique.
Sur 100 français de 15 ans et plus dans les 12 derniers mois, 16 sont allés au théâtre ou au café théâtre (vs 47 pour le cinéma, voir les chiffres dans ce document). Dans notre pays ou l’on oppose Art et Essai et Multiplexes dans le cinéma, grand spectacle et théâtre d’auteur, on parle trop rarement des conditions dans lesquels celui qui paye assiste au spectacle.
Doit-on endurer une salle sans confort pour assister à un spectacle culturel ?
Quand je vois l’âge moyen du public de théâtre (et vous savez qu’il est élevé), je pense aux nouvelles générations qui ne supporteront pas le quart de la moitié de ce que j’ai enduré au théâtre.
Sauf à considérer mieux le public et donc avoir un peu plus le « sens du client », je pense que le théâtre a du souci à se faire.
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