Vous connaissez Coca Cola Zero, Orangina Zéro, Oasis Zéro, Sanex Zéro, Teissiere Zéro, Listerine Zéro… Autant de produits dont on a enlevé un composant ou un ingrédient réputés néfastes pour le client. Mais pourquoi consomme-t-on des produits dénaturés ou dont la composition fait l’objet de nouvelles restrictions ? A qui faire confiance pour mieux consommer ?
L’alimentation 0%
Les produits alimentaires sont désormais pour certains « garantis sans huile de palme », « sans OGM », « sans exhausteur de goût »… Les oeufs proviennent de poules « élevées sans traitement antibiotique » (moi qui pensait que les antibiotiques c’était bon pour ma santé…).
Conséquence des diverses crises médiatisées (dont la plus récente salmonelle dans le lait pour nourrisson avec Lactalis, cf mon billet sur les tops et les flops de l’année 2017), le client devient de plus en plus méfiant : trois Français sur quatre n’ont pas confiance dans les informations des étiquettes des produits alimentaires (source : Food Brand Trust IPSOS 2017).
Désormais, selon une étude de 2017 de l’INRA et du CLCV, l’origine, la nutrition, les informations sur l’impact environnemental des produits et la responsabilité sociale de l’entreprise fabricante font partie des informations les plus consultées dans les décisions de choix.
Les produits de santé et beauté 0%
Les produits de beauté n’échappent pas à cette tendance : le lait pour le corps « sans paraben », les produits d’hygiène féminine « sans dioxine », les tétines « sans bisphenol A », les lingettes bébé « sans phénoxyéthanol » (rien que le nom me fait peur). Toutes ces étiquettes me disent qu’auparavant ces adjuvants étaient bien présents dans les produits que j’ai utilisé (ou que mes proches ont consommé). Comment être certain qu’un autre composant ne va pas se révéler dangereux ? A qui se fier pour le savoir ? Seulement 30% des Français font confiance dans l’industrie de la beauté pour garantir que les cosmétiques qu’elle produit peuvent être utilisés sans risque. (source Mintel juillet 2017). Nous autres Français faisons partie des plus méfiants avec les Italiens (24% d’entre eux font confiance à l’industrie) et les Anglais (39%).
Mais le 0% ne touche pas que les produits de grande consommation. On tend dans l’automobile vers le « zéro émission »). Souvenez-vous, le scandale des contrôles des émissions polluantes dans l’automobile. Conséquence directe : le « non respect des performances énergétiques et environnementales annoncées pour les véhicules d’un certain nombre de marques » conduit 52% des clients à ne pas acheter ces marques lors d’un prochain achat (Source : étude Observatoire Cetelem 2017).
Une défiance sans cesse alimentée
Plus globalement (selon IPSOS), 72% des Français attendent des marques et des entreprises qu’elles soient responsables et transparentes.
L’enjeu est double : prendre conscience de cette défiance installée et nourrie par les crises à répétition et médiatisées et s’engager plus que jamais dans la transparence.Retrouvez toutes les tendances dans la rubrique de mon blog en cliquant sur ce lien.
Premier billet de tendance 2018, 804ème article écrit par Thierry Spencer, auteur du blog Sens du client