08 décembre 2007

Nous sommes les enfants du Bounty

Nous serions tous des descendants de Fletcher Christian. En 1789, ce personnage historique (incarné entre autres par Marlon Brando au cinéma -cf photo de ce billet, extraite des Révoltés du Bounty version 1962-) a mené la mutinerie sur le bateau Le Bounty pour finir ses jours sur les iles de Pitcairn. Chose amusante, les habitants de ces iles isolées au milieu de l'océan pacifique sont aujourd'hui encore les descendants des mutins de l'époque.

Pour le caractère rebelle et mutin, il semblerait que nous autres clients du XXIème siècle, soyons tous des enfants du Bounty.

Je lis en effet cette semaine que certains lecteurs du site américain Gamespot ont appelé à une journée d'action intitulée "blackout monday virtualboycott" de l'éditeur de ce site de critique de jeux vidéo. La raison était qu'un journaliste aurait été licencié après avoir écrit une critique assez sévère d'un jeu au moment ou l'éditeur de celui-ci était l'annonceur du site. Si à l'heure qu'il est on se sait plus exactement distinguer le vrai du faux dans cette affaire, je pense que Gamespot va souffrir de cette montée d'adrénaline de ses clients.

Quelques jours plus tard, je découvre sur le site du magazine WIRED les excuses de Mark Zuckerberg le PDG de Facebook à propos de sa nouvelle fonctionnalité "Beacon" permettant aux personnes inscrites de faire découvrir à leurs amis leurs achats réalisés sur d'autres sites. Le site Moveon.org (qui défend généralement des causes politiques) a lancé une pétition dans une croisade anti Beacon, pour sauver le Noël de millions de personnes. Imaginez en effet que vous puissiez découvrir les achats en ligne de vos amis ou membres de la famille avant que le père Noël ne passe. L'outil est une très bonne idée commerciale et rappelons tout de même que Facebook est un site gratuit qui ne vit pas d'amour et d'eau fraîche. Néammoins, lorsqu'on développe un site dont le principe est la mise en relation via des centres d'intérêt, il vaut mieux gérer avec une extrême prudence les données. 50.000 personnes ont déjà signé cette pétition qui devrait faire encore des petits car les solutions proposées à la sortie de crise ne satisfont pas tout le monde (cf l'article dans Le Monde informatique).

Je suis frappé par la vitesse à laquelle les clients mécontents ou soupconneux montent des pétitions et agissent sur internet pour faire fléchir les entreprises et leurs dirigeants. C'est ce qui me fait dire que nous méritons bien la nationalité Pitcairnienne.

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