Vous aussi, vous êtes spammé ? Vous aussi, vous constatez que de plus en plus d’emails se présentent avec des objets et des alias* mensongers (voir un exemple ci-dessous), que l’hameçonnage se développe ?
Quand ce sont d’obscurs spammeurs, des sites de troisième zones hébergés à l’autre bout de la toile, je suis irrité par ces mesquines techniques comme on peut l’être par un marchand de foire qui fait du harcèlement.
Mais quand ces emails sont signés d’Eveil et Jeux (voir mon billet IRRITANT à ce sujet) ou Sarenza.com, je m’inquiète pour l’image de ces nobles entreprises (et la « réputation de leur adresse » chez les FAI).
Je sais pertinemment qu’un email d’excuses (daté du 4 octobre 2010, voir en illustration de ce billet) dont l’alias est *« Service Client Sarenza » et l’objet « Pour nous faire pardonner : prolongation de l’offre », va faire un excellent taux d’ouverture et un taux de clic au dessus de la moyenne.
Certains clients pensent profiter indûment d’une offre exceptionnelle du soi-disant « service client » et certains, comme moi, pensent que Sarenza prend ses clients pour des imbéciles.
Je milite pour des emailings qui vendent mais qui disent la vérité, je milite pour la défense d’un certain nombre de valeurs et pour la vertu dans le monde des affaires.
Dire dans un email : « Vous avez été nombreux à vous connecter sur notre site pour bénéficier (de l’offre). Face à cette forte affluence, le code promotionnel a été indisponible à plusieurs reprises et vous n’avez peut-être pas pu finaliser votre commande » n’est techniquement pas mensonger (le fameux code a du être indisponible quelques minutes entre 4 heures et 4h12 du matin), c’est juste une atteinte à l’image de marque de Sarenza, un petit coup de canif dans le capital confiance du site et une absence totale de Sens du client dans une sollicitation commerciale.
Rien que pour ce petit et misérable mail, Sarenza, le site de vente de chaussures en ligne, s’éloigne de son modèle américain Zappos, même si leur nouveau film est brillant et sympathique (à voir en suivant ce lien).
Molière, qui n’a pourtant jamais envoyé d’email commercial, faisait dire à l’un de ses personnages dans Amphitryon « J’aime mieux un vice commode qu’une fatigante vertu. ». Chers marketers de Sarenza.com, méditez donc sur cette phrase.
Billet écrit par Thierry Spencer du Sens du client, le blog des professionnels du marketing client et de la relation client.